Réunion d'information EIF

Réunion d'information EIF

Le collectif Reste ensemble organise une réunion d'information le 26 novembre afin se sensibiliser les montreuillois sur les dangers d'une dépollution mal orchestrée.

En matière de dépollutions, il existe hélas des précédents inquiétants. C'est notamment le cas, de sinistre mémoire, à Romainville, ou l'opération de dépollution de l'usine Wipelec s'est soldée par une augmentation significative des cancers déclarés autour du chantier.

Or en 2019, la ville de Montreuil et l'établissement public foncier d'Ile de France on décidé de procéder à la dépollution d'une ancienne tannerie située en bordure des Murs à pêches. Un premier projet  remporté initaliement par Bouygues avait déjà été abondonné face à l'ampleur de la pollution d'un site classé Seveso. Selon le rapport du cabinet spécialisé Burgeap, le sol de l'usine renfermerait au moins une dizaine de tonnes de solvants chlorés et en particulier du trichloréthylène, toxique pour lequel il n'existe pas dans la réglementation de seuil acceptable.

Echaudés par le précédent de Wipelec à Romainville, les riverains groupés au sein du collectif Reste Ensemble ont demandé à plusieurs reprises un plan d'action détaillé de la dépollution envisagée par la ville. Une requête longtemps restée lettre morte et pour éviter un passage en force des pouvoirs publics et une démolition dangereuse, un second collectif, Garde la pêche, avait investit les lieux transformés en squat artistique et culturel. De son côté Reste ensemble avait obtenu l'annulation du permis de démolir de l'usine.

Cependant courant 2022, profitant de la désaffection de la ville pendant les vacances, les pouvoirs publics ont fait intervenir les CRS pour évacuer les zadistes de Garde la pêche. Une opération rondement menée y compris sur le terrain de la communication, grâce à un article du Parisien faisant état de drogue et de nuisances générées par les squatteurs. Un papier à charge contre lequel de nombreux riverains se sont pourtant inscrits en faux.

Désormais, la Mairie annonce pour la réhabilitation sans démolition de cette usine un projet chiffré de 10 à 12 millions d'euros suivant les sources, visant à y déménager la Maison populaire, l'une des plus grosses associations montreuilloises. Mais encore faudrait-il que le site soit dépollué et pour ce retour à la case départ, les collectifs locaux ne s'estiment toujours pas bien informés sur les techniques qui seront employés ainsi que sur les effets potentiels sur leur santé. Ils souhaitent donc via cette réunion d'information sensibiliser le plus largement possible.

Concernant le transfert de la Maison populaire, si en théorie le projet est séduisant, il soulève cependant de nombreuses interrogations. Cf notre reportage vidéo :