Pollution : opacité des pouvoirs publics

L'usine Snem lâche d'inquiétants nuages de fumée lors de sa démolition

Alors que d'importants travaux sont censés débuter pour dépolluer l'ancienne usine EIF dans le haut Montreuil et la Snem dans le bas Montreuil, les associations de riverains inquiètes ne parviennent pas à se procurer les études de terrain.

Plus de deux ans de lutte n'auront pas permis aux collectifs locaux Reste ensemble et Garde la pêche de se procurer l'ensemble des documents nécessaires à l'appréciation de la dangerosité de l'opération de dépollution que la Mairie annonce pour décembre 2022. Un passage en force "classique" pour les riverains habitués au silence de pouvoirs publics face à leurs inquiétudes. Pourtant les fumées qui se sont échappées lors de la démolition de la Snem étaient particulièrement chargées de particules que les capteurs d'air n'ont pas analysé, faute de piles fonctionnelles.

Chrome 6 extrêmement toxique sur le site de la Snem, entre dix et quinze tonnes de trichloréthylène pour EIF, les produits présents sur les sites sont pourtant particulièrement nocif pour la santé et connus pour leurs effets cancérigènes. Problème, ces effets se font parfois ressenstir des années après l'exposition et il est reste difficile d'attribuer la cause d'une maladie à a présence de certaines molécules toxiques dans l'environnement. Certes en la matière la loi prévoit un principe de précaution, hélas trop souvent battu en brêche. A la Senm, l'office public des HLM de Montreuil a choisit de démolir avant de réaliser des analyses sérieuses. Au point pour les riverains d'aller collecter eux même des échantillons de gravats afin de les faire analyser par un laboratoire indépendant. Cf notre reportage video :

Une opacité des acteurs publics bien difficile à comprendre, car il existe des précédents ou les opérations de dépollution ont gravement nuit à la santé des riverains. C'est en particulier le cas à Romainville, comme nous l'exolique dans cet entretien Sébastien, président du comité Romainville Sud. Déni de réalité, manque de précautions élémentaires, spéculation immobilière, un cocktail explosif qui laisse des traces indélébiles au sein des habitants proches de l'ancienne usine Wipelec aujourd'hui transformée en logements. Malgré des actions en justice, il demeure difficile d'établir officiellement un lien direct de cause à effet entre l'expsotion aux solvants chlorés et les maladies parfois mortelles contractées par certains riverains. Pour eux cependant, il n'existe pas d'autre explication statistique.

Enfin alors que dans tous les cas les pollueurs sont connus et identifés, les dépollutions sont effectuées avec l'argent du contribuable via des subventions Ademe. Elles vont à des entreprises souvent filiales de gorupes qui ont été par le passé responsables eux même d'avoir généré des pollutions sur des sites industriels. Un business qui rapporte, à la fois lorsqu'on pollue et lorsqu'on dépollue, au mépris de la santé des populations exposées.